Vie en mouvement Février 2021
Le 11 février, jour de Notre-Dame de Lourdes, nous célébrons avec toute l’Eglise la journée mondiale des malades. Le frère Nicolas-Bernard Virlet, aumônier régional des Equipes du Rosaire de Bordeaux-Grand Sud-Ouest, nous livre son témoignage d’aumônier d’hôpital.
Notre-Dame de Lourdes, visage de compassion pour tous nos frères malades
C’est le jour de Notre-Dame de Lourdes qui a été choisi, en 1992, par le pape Jean-Paul II pour en faire la journée mondiale des malades. La Vierge Marie, à Lourdes particulièrement, ne cesse d’attirer à son Fils tous ceux qui peinent et ploient sous le poids du fardeau. Visage de compassion pour tous nos frères souffrants, Notre-Dame de Lourdes nous rappelle sans cesse que lorsque son Fils Jésus portait sa croix, c’étaient nos souffrances qu’il portait. Cette journée mondiale des malades est une invitation pour chacun d’entre nous à prier pour et avec nos frères et sœurs malades et aussi à aller les visiter.
Prier
Comme aumônier d’un centre de cancérologie à Bordeaux, j’ai souvent été confronté à la fin de vie. En ces heures ultimes où la très grande fatigue et la souffrance se font sentir, la seule prière qui revient presque spontanément sur les lèvres, c’est le « Je vous salue Marie ». Comme ce jeune soldat de 20 ans très grièvement blessé au champ de bataille en Indochine et qui criait dans sa souffrance : « Maman, maman ! », la prière mariale est comme un cri spontané qui oriente notre cœur vers notre Mère du ciel. Nos frères et sœurs malades qui se tournent si naturellement vers la Vierge Marie à l’heure de l’épreuve nous invitent à nous remettre entre ses mains quand la souffrance nous étreint. Si nous prions pour les malades, nous prions aussi avec eux, sûrs que leur cri nous oriente naturellement vers Marie.
Visiter
Qui ne connaît pas autour de lui, dans sa famille ou ses proches, une personne éprouvée par l’âge ou la maladie ? Quand les restrictions sanitaires imposent une distanciation sociale qui ne permet plus de visiter cette personne malade, nous savons combien cela ajoute à son épreuve. Si cette détresse a été rendue plus visible lors des périodes de confinement, elle existait, de manière plus sournoise, avant la pandémie. En effet, les « virus » de l’indifférence, du mépris, de l’égoïsme ou de la rancœur isolaient déjà tant de personnes, atteintes parfois déjà par toutes sortes de précarités, comme autant de « distanciations sociales » qui étaient déjà là… Lorsque Jésus nous dit, dans l’évangile selon saint Matthieu (chapitre 25, verset 36), « j’étais malade et vous m’avez visité », il nous invite à ne pas nous replier sur nous-mêmes, mais à oser demeurer, avec la Vierge Marie, en posture de Visitation vis-à-vis de tous nos frères et sœurs malades et éprouvés. Si certains sont engagés comme visiteurs d’hôpitaux, d’Ehpad ou de maisons de retraites, d’autres font partie du Service Evangélique des Malades (SEM) de leur paroisse afin de prendre le relais une fois la personne de retour à son domicile. Chacun sait le réconfort qu’apportent de telles visites fraternelles et gratuites. Que Notre-Dame de Lourdes nous entraîne à prier plus ardemment pour et avec les veilleurs de nos équipes et à aller les visiter !
Fr. Nicolas-Bernard Virlet,
aumônier régional de Bordeaux-Grand Sud-Ouest