Le 22 août prochain, avec toute l’Église, et au terme de notre année consacrée à « Marie, Reine et Servante », nous ferons mémoire de « La Vierge Marie Reine ».
Cette fête, qui a été instituée par le pape Pie XII en 1954 et qui n’est qu’une « mémoire » dans la classification de la liturgie, ne célèbre ni un événement évangélique comme la Visitation, ni une définition de foi comme l’Immaculée Conception. D’abord célébrée le 31 mai, elle a été remplacée à cette date par la Visitation. Désormais, la mémoire de « Marie Reine » est placée au 22 août, c’est-à-dire à l’octave du 15 août. Le calendrier liturgique suit ainsi l’ordre des mystères glorieux dans la récitation du Rosaire : l’Assomption (4e mystère), puis le Couronnement de la Vierge (5e mystère).
Depuis le Moyen Âge, les artistes ont très souvent représenté Marie le front ceint d’une couronne royale. Le couronnement d’une statue de la Vierge est un rite solennel, accompli en général par l’évêque du diocèse. Dans certains cas, le couronnement de la statue peut être effectué au nom du pape : ainsi en fut-il, à Lourdes, pour « la Vierge couronnée » sur l’esplanade du Rosaire, le 3 juillet 1876. Alors que la tête des saints est simplement entourée d’une auréole, le couronnement est toujours réservé à la Vierge qui partage avec son Fils la gloire du ciel.
Au terme de cette année, nous l’aurons compris, pour Marie, la royauté, c’est surtout servir, aider, aimer. La royauté biblique est la promesse liée à la première des Béatitudes : « Bienheureux les pauvres, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 3). Dans la langue originelle de l’Évangile, le même mot peut se traduire aussi bien par « royaume » que par « royauté ». Marie est ainsi la première pauvre, assez humble pour tout recevoir, même la royauté. La Vierge couronnée de Lourdes est tournée vers la basilique du Rosaire où est célébrée l’eucharistie, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Marie n’arrête jamais le regard sur elle-même, elle ne règne jamais autant qu’en renvoyant vers son Fils dont elle nous donne son corps. Marie, femme eucharistique, nous prépare ainsi déjà au thème qui s’ouvrira en septembre prochain : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! »
Fr. François-Dominique Forquin, o.p. Aumônier national