LES CHANTS DU MOIS
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Commencez par contempler la belle représentation du Mystère de la Résurrection en page 3 avant d’en lire le commentaire spirituel ci-dessous réalisé par l’équipe de Prions en Église.
Les derniers mots de la mort
C’est un de ces matins de deuil où l’on est encore hébété par la mort toujours injuste. Marie de Magdala se rend tristement au tombeau de Jésus, celui en qui elle avait cru, qu’elle avait suivi et aimé. Le tombeau du Christ, surprenante cuve de marbre rose, est entouré de soldats endormis et comme morts, dans un décor d’arbres verdoyants. Mais les siècles ont effacé leur feuillage, et aujourd’hui, leurs troncs dressés comme des croix augmentent encore l’effet de désolation. La mort semble rôder et s’imposer à tous et partout, recouvrant la terre de son désespoir, sa désolation et la blessure de sa peine.
Une bouleversante rencontre, et la vie surgit !
Marie, la Madeleine, l’amoureuse du Seigneur est lumineuse d’amour comme une flamme rouge au centre de la fresque. Elle est invitée à quitter son deuil par deux anges vêtus de blanc, « l’un à la tête et l’autre aux pieds », tel que l’Evangile selon saint Jean les décrit dans les premiers versets de son chapitre vingtième. Alors, Marie se convertit. Elle quitte la mort pour entrer dans l’espérance fragile de la Résurrection dont elle aperçoit les prémices. Elle ne marche plus vers le tombeau, mais, retournée, presque renversée, au sens propre comme au sens figuré, elle se prosterne devant le Ressuscité apparu. Toute la fresque guide notre regard vers lui, le Seigneur vivant, à la suite de Marie : la ligne d’horizon, les regards, les gestes et les ailes des anges amplifient le geste de ses bras étendus. Jésus, vêtu de la gloire du Ciel comme les anges, mais portant les stigmates de la Passion, brandit un étendard sur lequel est écrit « Ressuscité des morts ». Le matin de mort est devenu matin de vie.
Au contact du Ressuscité
Mais le chemin de Marie ne s’arrête pas à cette seule conversion. Elle a retrouvé Celui qu’elle aime, et celui-ci lui dit sans ménagement « ne me retiens pas ». Giotto souligne la différence entre Marie, figure des disciples, et le Christ ressuscité. Stable, immobile encore, éclatante de couleur, Marie doit porter le message de vie à ce monde terrestre. Jésus, drapé de ciel et de gloire, léger et dynamique, tourne son regard vers elle, mais ses pas le conduisent déjà vers le Père, comme hors du cadre, vers la fresque suivante de l’artiste représentant l’Ascension.
La mission d’une femme devenue apôtre !
La suite de Jésus a conduit Marie, et conduit tout disciple de conversion en conversion, dans une suite d’expériences pascales qui toujours nous surprennent et nous invitent à nous dépasser, jusqu’à partager la gloire du Ressuscité. Femme que l’on décrit souvent comme ayant eu un passé sombre, Marie pardonnée est à présent relevée dans le mouvement du Premier né dans d’entre les morts. Elle en est témoin, elle en sera apôtre ! Marie est devenue ici l’apôtre des apôtres dont le message est parvenu jusqu’à nous. Tous les croyants, depuis ce matin-là, sont héritiers du témoignage de cette femme !
Pères Venceslas Deblock et Sébastien Antoni,
