En ce temps de l’Avent, nous nous préparons à la venue du Seigneur qui, par grâce, vient nous visiter.
Pauline nous parle de la grâce :
“Dieu ne méprise jamais les cœurs contrits et humiliés. Il faut lui demander ces dispositions-là pour que nos prières aillent jusqu’à son cœur divin… moins nous pouvons, moins nous faisons et plus Dieu fait puissamment son œuvre par nous quand nous restons dans sa main… La grâce, comme une rosée matinale est toujours en avance sur nos efforts de la journée : lorsque nous nous mettons en route, il y a longtemps qu’elle était là pour nous donner envie de marcher. En tout, Dieu est toujours premier…”
Pauline Jaricot, in Une pensée par jour, OPM, Médiaspaul, 2008, p. 83.
Dieu est toujours premier
La méthode Coué, vous connaissez ? Hélas, il n’est pas nécessaire de connaître le nom de son présupposé inventeur pour en être adepte ! L’autosuggestion qui cherche à nous persuader qu’on va finir par y arriver à la force du poignet, ça nous connaît ! En matière spirituelle, semblable volontarisme s’immisce dans notre vie quand nous sommes persuadés que Dieu se trouve au terme de nos efforts pour l’atteindre. Pourtant, Pauline nous rappelle que moins nous réussissons à atteindre Dieu par nos propres moyens, plus il fait puissamment son œuvre en nous. En effet, il nous faut toujours nous souvenir que ce n’est pas Dieu qui répond à nos efforts pour l’aimer, mais nous qui répondons à son amour, toujours premier. Par exemple, souvenons-nous qu’avant même que nous entrions dans la prière, c’est lui-même qui a déjà déposé en notre cœur le désir de le prier. Avant même que nous fassions un pas vers le Seigneur pour nous approcher de lui dans la prière, il est déjà secrètement tout près de nous pour nous permettre de nous approcher de lui.
La grâce, comme une rosée matinale
“Vienne la rosée sur la terre” chantons nous en ce temps de l’Avent. N’est-ce pas là une manière de reconnaître que la grâce est toujours première ? En effet, la bonne nouvelle de l’Avent, c’est que Dieu vient ! Ce n’est pas tant nous qui, par nos efforts, allons à Dieu, que Dieu qui, le premier, vient à nous ! Quand j’étais aumônier de collège et de lycée, combien de fois n’ai-je pas entendu une phrase comme celle-ci : “Mon père, je voudrais faire ma première communion, parce que je voudrais me rapprocher de Dieu.” Nous voudrions si souvent nous rapprocher de Dieu ! En ce temps de l’Avent, souvenons-nous que c’est lui qui se fait proche de nous : laissons donc la douce rosée de sa grâce descendre sur nous. Laissons donc là tout vain volontarisme qui nous laisserait croire que nous pouvons nous hisser auprès de Dieu, alors que c’est lui-même qui descend des cieux et nous envoie son Fils pour rejoindre notre humanité et la visiter dans une intime proximité. En ce temps de l’Avent, à la suite de Pauline et du père Eyquem, préparons notre maison et rappelons-nous que c’est d’abord Jésus lui-même qui vient pour y faire sa demeure.
Fr. François-Dominique Forquin, o.p., Aumônier national