LES CHANTS DU MOIS
Cliquez sur chaque titre pour l’écouter
Il est possible que des publicités apparaissent quelques secondes. Rapidement, vous pourrez cliquer sur « Ignorer l’annonce » et arriver au chant
Témoins de la générosité
50 français ont été béatifiés à Notre Dame de Paris le 13 décembre 2025. Morts dans des souffrances terribles sous le régime nazi en 1944 et 1945, pour avoir témoigné de leur foi par leurs paroles et par leur manière d’agir, ils ont été reconnus martyrs. Leur dévouement et leur générosité au milieu de leur calvaire furent admirables.
On nomme martyr celui qui accepte de témoigner en vivant et professant sa foi jusqu’au bout. Cela vient d’un terme grec qui signifie témoin. Nous sommes tous appelés à être martyrs car ne pouvons pas en rester à une fois intime et privée. Elle se manifeste nécessairement dans et par notre existence, qui exprime que Dieu nous appelle à vivre de sa vie. Le témoignage de certains dépasse leur peur au point d’aller jusqu’à verser leur sang.
Ordinairement, pour une béatification, le pape signe un décret après une étude approfondie de la vie et de l’œuvre du croyant, et l’on attend qu’un miracle se soit produit pour quelqu’un qui avait une véritable dévotion à l’égard du bienheureux. Mais pour des martyrs, la béatification est prononcée sans qu’il y ait besoin de miracle. Leur dévouement total, jusqu’à mourir pour défendre leur foi, est déjà un miracle !
Un de ces nouveaux bienheureux est lié à l’Eglise de Bourges, et les Equipes du Rosaire de ce diocèse ont souhaité faire connaître cet homme jusque là trop méconnu : Jean Tinturier. Il est né à Vierzon le 20 février 1921, ainé dans une famille catholique de neuf enfants. Après le lycée, il entre en 1938 au séminaire de Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, puis au Séminaire des Carmes, à Paris, pour le diocèse de Bourges.
Pendant la seconde guerre mondiale, en France, le gouvernement de Vichy s’était vu imposer par l’Allemagne nazie l’envoi de travailleurs pour compenser ce que les Allemands partis au combat ne pouvaient plus faire : c’est le Service du Travail Obligatoire (STO). Des centaines de milliers de français furent ainsi acheminés en Allemagne. En France, l’Eglise décide d’envoyer clandestinement plusieurs prêtres et séminaristes rejoindre le STO, pour y accompagner les Français dans leur foi chrétienne. Jean Tinturier désirant être avec eux, il part avec deux autres séminaristes en septembre 1943. Il sera ouvrier civil.
Auprès des travailleurs français déjà présents en Allemagne, il soutient l’Action Catholique en laquelle les nazis voyaient un danger pour l’Etat et le peuple allemand. En plus de ses 11 heures de travail par jour, il a mis en place une messe en français, une fois par mois. Il visitait les malades, organisait des contacts avec les responsables de la Jeunesse Ouvrière chrétienne clandestine, créait des relations avec les prêtres et séminaristes des villes avoisinantes et organisait des temps de réflexion.
C’était un missionnaire courageux et un homme dont la générosité fut pétrie par l’Evangile. Il écrivit ces mots tout simples, mais significatifs du don qu’il faisait, pour l’amour de Dieu et de ses frères : “La prudence est pour nous un devoir, car nous n’avons pas le droit de risquer notre vie et celle des autres inutilement. Prudence ne veut pas dire lâcheté ou peur. Et, il va sans dire que, si nous sommes amenés à rendre témoignage, nous en serons fiers et nous le ferons sans hésiter.” Le 16 mars 1945, au camp de concentration de Mauthausen, il meurt martyr du fait de son action catholique.
Le 6 octobre 2022, le pape François disait que les saints “sont des croyants qui appartiennent au peuple fidèle de Dieu et qui sont fermement ancrés dans une existence quotidienne, faite de liens familiaux, d’études et de travail, de vie sociale, économique et politique. (…) Ils représentent un commentaire fascinant de l’Evangile.”
Commenter l’évangile, c’est le premier fondement de nos équipes avec le feuillet. Il nous prépare au second fondement : témoigner et être missionnaire !
Fr. Philippe Jaillot, dominicain, aumônier national des Équipes du Rosaire
et Brigitte Perrin, responsable nationale des Équipes du Rosaire















