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En ce mois de juin où nous fêtons la Pentecôte, nos pas nous conduisent dans l’Aisne, en Picardie, où se trouve un vieux sanctuaire marial dédié à Notre-Dame de Liesse : elle saura, comme les Apôtres, nous remplir de la liesse et de l’allégresse de l’Esprit Saint !

 

Il était une fois, une belle princesse musulmane…

L’origine de ce sanctuaire remonte au départ en croisade de trois chevaliers picards. Faits prisonniers deux années durant par un sultan, ils refusent cependant de renier leur foi. C’est alors que le sultan leur envoie Ismérie, sa fille, pour les séduire et les faire céder. Mais ce furent les trois chevaliers qui enseignèrent à la belle princesse “la Bonne Nouvelle”. C’est ainsi qu’elle les entendit parler de la sainte Vierge dont ils prétendent que “la vue de sa belle figure donne au cœur une si grande liesse qu’il est impossible de le dire”. Intriguée, Ismérie exprima le désir d’en voir une image. Dès lors, l’aîné des chevaliers lui promet d’en sculpter l’effigie. C’est alors qu’au matin, les chevaliers trouvèrent près d’eux une petite statue de la Vierge Marie qu’un ange avait apportée dans la prison pendant la nuit. Ils décident de l’appeler Notre Dame de Liesse “car elle donne et donnera toujours liesse et joie au cœur”. Cette statue, rayonnante et lumineuse, bouleverse la princesse qui se la fait remettre avec le désir de s’enfuir en France et de s’y convertir à la foi chrétienne. Décidée à être baptisée, Ismérie aide ses trois parrains à s’évader et à retrouver leur liberté. Après une longue marche, tous s’endormirent épuisés. A leur réveil, près d’une source où Ismérie sera baptisée du nom de “Marie”, ils reconnurent leur patrie et perçurent cela comme un miracle : la Vierge Marie les avait ramenés au bercail !

Notre-Dame de Liesse, source de joyeuse délivrance

Après être devenue chrétienne, Ismérie voulut reprendre la statue réputée miraculeuse, mais celle-ci devint si lourde qu’elle dut la reposer. Les chevaliers essayèrent aussi de la soulever, mais en vain. Ils comprirent que la Vierge voulait être vénérée à cet endroit qui, déjà, s’appelait Liance. En 1134, ils firent donc vœu d’y construire une église qui recevra le nom de “Notre-Dame de Liesse”, en souvenir de cette délivrance joyeuse. Les pèlerins viennent d’ailleurs la vénérer comme celle qui est “cause de notre joie”.

Fr. François-Dominique Forquin, dominicain