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Tout au long de cette année, nous allons voyager et aller de maison de Marie en maison de Marie ou plutôt de sanctuaire en sanctuaire car tous les grands sanctuaires de notre pays qui sont dédiés à Marie sont des demeures de son Fils où elle nous conduit à lui et nous invite à habiter avec lui. En effet, ces sanctuaires, qui matérialisent la maison du Seigneur au milieu des hommes, nous rappellent tous qu’il a habité parmi nous.

 

En ce mois d’octobre où nous fêtons Notre-Dame du Rosaire, notre tour de France des lieux dédiés à Marie commence par un humble sanctuaire du pays toulousain : Notre-Dame d’Alet, situé sur la commune de Montaigut-sur-Save, à 20 km au Nord-Ouest de Toulouse.

Raymond le laboureur et Dominique le prêcheur

L’origine de ce sanctuaire commence au XIe siècle avec un laboureur nommé Raymond, qui cultivait un champ tout proche de la forêt de Bouconne lorsque sa charrue fut soudainement immobilisée. De dépit, il jeta son aiguillon à terre où il se ficha et il ne put, malgré ses efforts, le retirer du sol. C’est alors que lui apparut la Vierge, resplendissante, qui s’adressa à lui pour lui manifester son désir de voir s’élever en ce lieu un oratoire, dans lequel elle répandrait ses grâces sur ceux qui viendraient y prier. Un siècle et demi plus tard, vers 1213, saint Dominique, labourant les cœurs pour le Seigneur en prêchant en forêt de Bouconne, mais alors découragé par son infructueuse prédication dans une région entièrement ravagée par l’hérésie cathare, voit la Vierge Marie lui tendre son Rosaire et lui dire : « Prêche mon Rosaire, ce sera le remède contre tant de maux ! » Si la prédication de saint Dominique devient alors plus efficace pour convertir bien des cœurs, c’est à cette prière du Rosaire que sera attribuée, en cette année 1213, la victoire de la bataille de Muret menée par Simon de Montfort sur les troupes cathares albigeoises.

3 princesses accompagnées de 150 jeunes filles pour saint Dominique !

C’est sous cette forme, en effet, qu’en forêt de Bouconne, se serait présentée la Vierge à saint Dominique : non pas une femme qui tend un chapelet, comme sur les représentations iconographiques traditionnelles, mais une véritable personnification du Rosaire : car ces 3 princesses, ce sont les trois premiers Ave Maria par lesquels commencent toute prière du Rosaire : une pour la Puissance du Père, une pour la Sagesse du Fils, une pour la Clémence de l’Esprit. Puis, les 150 jeunes filles sont quant à elles, bien sûr, la personnification des 150 Je vous salue Marie du Rosaire. Dans le Rosaire, tel que nous le pratiquons en Equipe, il s’agit bien de former ensemble un Rosaire vivant, c’est-à-dire un Rosaire personnifié par chacun de ses membres ! Cette apparition ne serait-elle pas déjà comme une origine lointaine des Equipes du Rosaire ?

Fr. François-Dominique Forquin, dominicain,
Aumônier national des Equipes du Rosaire