Pendant le temps pascal qui s’ouvre ce mois-ci, la prière du Regina Caeli remplace quotidiennement L’Angelus matin, midi et soir. Commentons brièvement cette antienne mariale.
Le mois dernier, nous avons redécouvert l’Angelus. Pendant le temps pascal qui s’ouvre ce mois-ci, la prière du Regina Caeli le remplace quotidiennement matin, midi et soir. Avant que nous en commentions brièvement les premiers mots en français, en voici le texte latin :
Regina cæli, lætare, alleluia
Quia quem meruisti portare, alleluia
Resurrexit, sicut dixit, alleluia
Ora pro nobis Deum, alleluia
Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia
Dans cette antienne mariale, comme dans l’Ave Regina caelorum (carême) et le Salve Regina (temps ordinaire), Marie est désignée comme Reine. Marie nous entraîne tous dans le sillage de son Assomption. Elle est montée aux cieux en quelque sorte par la gravitation de son amour. Remplie d’amour, Marie est montée au ciel « comme une vapeur légère » (Ct 3, 6). Elle a retrouvé dans le jardin de la résurrection « celui que son cœur aime » (Ct 3, 4 ; Jn 20, 13). De même qu’au paradis terrestre Adam et Eve se trouvaient dans le jardin d’Eden, de même actuellement sont établis avec leur corps dans le paradis céleste Jésus et Marie, le Nouvel Adam et la Nouvelle Eve. Ainsi les événements du début de l’humanité apparaissent-ils comme récapitulés et définitivement sauvés. La Vierge, très étroitement associée à l’œuvre de son Fils, jouit la première de tous les effets de sa Rédemption. Déjà au ciel, elle est la première à emprunter le chemin ouvert par son Fils. Son exemption du péché et son Assomption dans la gloire montrent à quel point elle fut, selon les mots du concile Vatican II, « rachetée de la manière la plus sublime ». Dans son Assomption, Marie nous met ainsi devant les yeux le terme de notre destinée humaine déjà réalisé. Elle est le gage de la victoire future, totale et définitive que notre Sauveur Jésus-Christ nous donnera « lorsqu’il rendra nos pauvres corps semblables à son corps glorieux » (Ph 3, 21). « Réjouis-toi » dit-on aussi à Marie, saluée ici comme Reine du ciel : c’est comme si les paroles de salutation de l’ange Gabriel que l’on peut aussi traduire par ce « réjouis-toi » s’accomplissaient pleinement pour Marie dans sa participation à la joie de la résurrection de son Fils. Cette joie mariale est comme l’accomplissement des prophéties de Sophonie : « Fille de Sion, réjouis-toi ! Car le Seigneur est en toi en vaillant Sauveur. » (So 3, 14.17)
Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia
Car celui que tu as mérité de porter, alléluia
Est ressuscité comme il l’avait annoncé, alléluia
Prie Dieu pour nous, alléluia
V Réjouis-toi Vierge Marie, alléluia !
R Car le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia !
Prions. Tu as voulu, Dieu notre Père, réjouir le monde par la résurrection de ton Fils Jésus-Christ notre Seigneur ; accorde-nous, avec le secours de la Vierge Marie sa mère, d’avoir part aux joies de la vie éternelle. Lui qui règne avec Toi et le Saint-Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.