Ouvrons notre nouvelle année par la redécouverte de la prière à la Vierge du père Eyquem qui convient si bien à notre thème d’année consacré à Marie, Reine et Servante.
Vers toi je lève les yeux, Sainte Mère de Dieu…
La Vierge est ici saluée comme “Mère de Dieu”. Avant d’être Reine et Servante, Marie est Mère de Dieu, c’est là son titre le plus essentiel. Parce que Marie est Mère de Jésus et que Jésus est Dieu, alors Marie est Mère de Dieu comme l’a proclamé le concile d’Ephèse en l’an 431. Le Pape Paul VI, en 1974, a institué la fête de Sainte Marie Mère de Dieu à la fin de l’octave de Noël chaque 1er janvier. Ainsi, il est heureux que chaque année nouvelle s’ouvre en nous faisant lever les yeux vers Marie. Dès que nos yeux se tournent vers Marie, ils n’ont plus pour horizon la terre seulement, mais surtout le ciel. Si Marie a été associée à la couleur bleue, c’est parce qu’elle est la créature la plus proche de Dieu et donc du ciel. En 1968, Paul VI avait déjà fait de ce 1er janvier la journée mondiale de prière pour la paix. En nous faisant lever les yeux vers le ciel de Dieu, Marie est Reine et Servante de paix, car de qui pourrions-nous recevoir la seule paix vraiment durable sinon de Dieu lui-même ?
… Tu as ouvert aux bergers puis aux mages la porte de ta maison sans que nul ne se sente gêné par sa pauvreté ou sa richesse…
Alors que nous venons de fêter la Nativité où les bergers puis les mages sont venus adorer l’Enfant-Dieu, remarquons que dans cette prière du père Eyquem, la maison de Marie, avant d’être la maison de Nazareth, c’est d’abord l’étable de Bethléem. Au fond, Marie n’est jamais autant accueillante que lorsqu’elle n’est pas vraiment chez elle, comme ici à Bethléem, où elle a accouché alors qu’elle était en déplacement à l’occasion d’un recensement. Accueillir, dans une équipe du Rosaire, ce n’est pas seulement le fait de celui qui reçoit dans sa maison, mais c’est le fait de tous les membres de l’équipe qui ont à s’accueillir les uns les autres, alors même que, comme Marie, ils ne sont pas chez eux. D’ailleurs, la personne qui reçoit chez elle dit “sois Celle qui chez moi reçoit”. Par ces mots, elle reconnaît que sa maison n’est plus vraiment sa maison, mais celle de Marie. Or, comme à Bethléem, si Marie accueille, c’est chez son Fils qu’elle nous reçoit tous.
… Que ceux qui ont besoin d’être réconfortés le soient ; ceux qui ont le désir de rendre grâce puissent le faire ; ceux qui cherchent la paix la trouvent.
Dans une équipe du Rosaire, en fonction de ce que chacun vit et traverse, les attentes spirituelles ne sont pas forcément les mêmes : certains auront besoin de consolation, de réconfort, de paix, quand d’autres seront dans la joie, la louange et l’action de grâce. Il est heureux que chaque équipe du Rosaire puisse devenir un lieu de communion où chacun puisse élargir son cœur aux intentions de son prochain : si je suis dans la joie, cela ne m’empêche pas de communier aux souffrances des plus éprouvés. De même, si je suis dans la peine et l’épreuve, je peux m’ouvrir et communier à la joie des autres. Tel est le grand mystère de communion qui relie chaque membre de notre Mouvement. D’ailleurs, lors de la dizaine quotidienne, alors que je suis dans la joie, il se peut que mon Livret de Prière Quotidienne m’invite à méditer un mystère douloureux ou, si je suis dans la peine, que je sois invité à méditer un mystère joyeux. N’est-ce pas là une manière d’ouvrir mon cœur à plus grand que moi-même ? N’est-ce pas là le secret de la paix en ce début d’année ? Ne jamais se replier sur soi, mais toujours partager et s’ouvrir à plus grand que soi. Les équipes du Rosaire sont là pour cela. Ne dit-on pas qu’une souffrance partagée diminue et qu’une joie partagée augmente ? Belle année à chacun d’entre vous !
Fr. François-Dominique Forquin, o.p.
Aumônier national