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Un article de Xavier Accart, publié dans La Vie le 16 mai 2022, qui parle des Equipes du Rosaire comme d’un mouvement contemplatif, fraternel et missionnaire. A lire !

Les réunions des Équipes du rosaire se tiennent chez l’un de ses membres. Ici, chez Marie Drussant. • Photo F. STIJEPOVIC POUR PRIER

Prier ensemble grâce aux Équipes du Rosaire

Les Équipes du rosaire ont été fondées par un dominicain en 1955. Les membres de ce mouvement contemplatif, fraternel et missionnaire se réunissent une fois par mois en petits groupes pour prier et méditer les Écritures.

« Les Équipes du rosaire vivent d’un balancement entre prière personnelle et prière communautaire. La prière personnelle prépare la célébration en équipe, et celle-ci permet de recueillir les fruits de la prière quotidienne », explique frère François-Dominique Forquin. Ce dominicain est l’aumônier national de ce mouvement d’apostolat des laïcs qui compte plusieurs dizaines de milliers de membres. Des fidèles de milieux sociaux et aux situations de vie variés y trouvent un ancrage et une voie spirituelle à l’école de la Vierge.

Contempler le Christ

« Fixer les yeux sur le visage du Christ, en reconnaître le mystère dans le chemin ordinaire et douloureux de son humanité, jusqu’à en percevoir la splendeur divine (…), tel est le devoir de tout disciple du Christ », écrivait Jean Paul II.

Cette démarche « trouve dans Marie son modèle indépassable », car elle a gardé dans son cœur les événements de sa vie tout au long de son existence (Luc 2, 19 et 51). C’est donc tout naturellement que ceux qui suivent Jésus se sont mis à son école pour entrer dans ces mystères et actualiser la grâce dont ils sont porteurs. Ainsi est notamment née la prière du rosaire.

Les mystères du rosaire

Le nom de « rosaire » fait spontanément penser au chapelet, mais ce dernier n’en est que le corps. Ce qui en constitue l’âme est la méditation des mystères de la vie du Christ. Le dominicain Joseph Eyquem (1917-1990) a eu l’idée de former de petits groupes de fidèles qui méditent ensemble ces mystères évangéliques, à la fois individuel­lement chaque jour et de manière commu­nautaire, une fois par mois, lors d’une célébration de la Parole.

Ainsi sont nées en 1955 les Équipes du rosaire, un mouvement à la fois contemplatif, fraternel et missionnaire, ces trois aspects se nourrissant les uns les autres.

Une méditation quotidienne

Le rosaire vivant de Pauline Jaricot (1799-1862) en a inspiré la fondation. Constatant que les canuts n’avaient pas le temps de prier un rosaire par jour, elle a eu l’idée de ­constituer des équipes de 15 membres. Chaque ouvrier méditait un mystère quotidien, ce qui permettait de dire ensemble un rosaire chaque jour.

Les Équipes du rosaire agissent de même, à ceci près que, comme le nombre de mystères a été porté à 20 par Jean Paul II et que les Équipes ne dépassent pas 12 participants, pour faciliter l’accueil mutuel, elles ne méditent pas un rosaire entier par jour, mais plusieurs par mois. Un tableau fourni aux membres permet de répartir les mystères entre eux.

Une célébration mensuelle

Tous les mois, l’Équipe se retrouve pour une célébration de la Parole guidée par un livret. Il permet de méditer la parole de Dieu et de comprendre comment l’appliquer dans sa propre vie. Les textes sont plus variés et divers que ceux généralement utilisés pour le rosaire, car chaque année est l’occasion d’approfondir l’un des 20 mystères.

En 2022, par exemple, celui mis en avant est le couronnement de la Vierge. Par ailleurs, cette célébration communautaire est aussi l’occasion de louer le Seigneur et d’intercéder ensemble pour des intentions générales ou plus personnelles.

Une vie fraternelle

Ces équipes de proximité sont très précieuses dans les diocèses ruraux où l’accès à l’eucharistie devient difficile à cause de la baisse du nombre de prêtres. Leur création a également anticipé de longue date des initiatives contemporaines, qu’il s’agisse des cellules paroissiales d’évangélisation ou bien de la division de la paroisse en petits groupes, pour que chaque membre se sente connu et attendu. Il faut aussi souligner que les Équipes se retrouvent normalement chez l’un des membres, dont la maison devient alors une demeure mariale.

Une dimension missionnaire

Lors des réunions, on laisse une chaise vide, surtout lors des mois mariaux d’octobre et de mai : elle manifeste l’attente d’un membre à venir, voisin, ami, proche pour lequel on aura prié. Peuvent d’ailleurs participer ponctuellement aux réunions des personnes qui ne sont pas membres de l’Équipe, afin de leur faire connaître le mouvement et le Christ.

Des individus qui n’ont pas l’habitude d’aller à l’église ou fâchés avec elle seront plus à l’aise chez un particulier, au sein d’un petit groupe de prière. Ainsi peut se réaliser la mission d’annonce intrinsè­quement liée à la vie de ceux qui contem­plent le visage du Christ.