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En ce mois de février où nous fêtons Notre-Dame de Lourdes et la journée mondiale de prière pour les personnes malades,

Pauline nous parle de son amour des malades et des affligés 

« J’avais lu dans l’Evangile que servir les pauvres, les malades, les affligés, c’est servir Jésus-Christ lui-même Aussi ne trouvai-je rien de plus doux que de soigner les membres souffrants de mon divin Maître… C’était vous, mon Dieu, adorable ami, qui me conduisiez à l’hôpital, qui m’y rendiez vos pauvres, chers comme des frères, et leurs plaies, bien autrement précieuses que ne l’avaient paru tous mes bijoux, aux jours de mes égarements… L’assiduité auprès des malheureux ne tarda pas à me faire découvrir, dans leurs âmes, de plus grandes misères que celles des maladies du corps. L’affection que je leur témoignais, ouvrant leur cœur à la confiance, il me fut permis de voir à nu, tous les ravages que font dans la faible humanité l’ignorance des passions… Aussi ne me fut-il possible de trouver le repos qu’en travaillant à la conversion des pécheurs. »

Cité dans Vie de Pauline Jaricot, Maurin Julia, tome I, Société générale de librairie catholique, 1898, p. 119-120.

Servir les pauvres, les malades, les affligés, c’est servir Jésus-Christ lui-même

Comme tout ce que nous dit Pauline consonne si bien avec le message de Lourdes et ce que beaucoup d’entre nous vivent en participant chaque année au pèlerinage du Rosaire ! A la grotte de Massabielle, depuis que la Belle Dame est apparue à Bernadette, les malades, les pauvres, les affligés sont chez eux : là-bas, ceux que la société place souvent en dernier, se retrouvent au premier rang dans les célébrations et les processions. Parmi les foules de pèlerins, les commissaires sont chargés de leur ouvrir la route, alors que les brancardiers les véhiculent sur leur chemin. Pendant ces jours, où Lourdes est comme un hôpital à ciel ouvert, les hospitalières les aident pour la toilette ou pour s’alimenter. Il ne faut alors pas longtemps pour que l’affection témoignée ouvre dans leur cœur la confiance et que chacun se laisse aller à quelques confidences. Là, dans la mutuelle reconnaissance d’une commune humanité blessée et fragilisée, chacun devient pour l’autre, cher comme un frère.

Après avoir découvert de plus grandes misères que celles des maladies du corps, travailler à la conversion des pécheurs

Après avoir entendu l’Evangile et le sermon de l’abbé Würtz un dimanche de carême 1816 à l’église saint Nizier de Lyon, Pauline décide de se confesser immédiatement à lui dans la sacristie et change radicalement de vie. Finies les belles toilettes qui conviennent si bien à son milieu soyeux, désormais ce ne sont plus les apparences qui comptent, mais la profondeur de l’engagement pour le Christ dont l’authenticité se mesure auprès des autres, en particulier les pauvres, les petits et les plus fragiles. Elle fonde alors avec quelques amies l’association des Réparatrices afin de venir en aide aux pauvres et aux affligés. Au-delà des misères des corps souffrants, Pauline voit dans leur cœur d’autres détresses, moins visibles : une grande misère spirituelle les étreint. En soignant les pauvres, Pauline cherche aussi à leur annoncer l’Evangile. A notre rencontre d’équipe nous sommes venus avec nos misères, plus ou moins visibles. Par l’affection que nous pouvons nous témoigner, puissions-nous ouvrir notre cœur à la confiance et repartir d’un cœur léger, heureux d’avoir trouvé le repos au cours d’une célébration tout à la fois fraternelle et profonde.

Frère François-Dominique Forquin, o.p.
Aumônier national