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LES CHANTS DU MOIS

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Commencez par contempler la belle représentation du Mystère de la Résurrection en page 3 avant d’en lire le commentaire spirituel ci-dessous.

 

Porte fermée, plaies ouvertes

Le cénacle, sur cette icône contemporaine, est stylisé par un portique dont un drapé rouge figure le toit. Derrière le Christ se trouve une porte, mais une porte close. En effet, le jour de la Pentecôte, par peur des juifs, les apôtres étaient enfermés à double tour et c’est dans ce lieu clos qu’une première fois, alors que Thomas n’était pas là, le Ressuscité est venu les visiter. C’est au cours de cette première visite, juste avant de souffler sur eux pour leur donner l’Esprit Saint, que Jésus leur a dit : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jn 20, 21).

Malgré cet envoi, la porte du lieu où ils se trouvaient restera encore fermée. Cette porte close n’est-elle pas le signe de la plaie, encore bien ouverte, de chacun de leur cœur toujours cadenacé par la peur ?

Scène de Pentecôte : naissance de l’Eglise missionnaire

Une semaine plus tard, alors que, la première fois, Jésus avait pourtant soufflé sur eux l’Esprit Saint pour les envoyer témoigner de sa Résurrection, les apôtres seront donc toujours enfermés au même endroit. Certes enthousiastes d’« avoir vu le Seigneur » (Jn 20, 25) comme ils le diront à Thomas, mais n’ayant pas encore vraiment intégré que Jésus ressuscité les avaient envoyés. Si l’Esprit Saint a été soufflé sur eux par Jésus, les apôtres ne lui ont pas donné la prise nécessaire pour qu’il les entraîne au large et les envoie dans le monde. Bien qu’ils aient été tout joyeux d’avoir vu le Ressuscité, Thomas aura raison de douter du témoignage de ses condisciples. En effet, bien qu’ils disent l’avoir vu vivant, rien ne semble s’être passé depuis cette rencontre avec Jésus et ils semblent toujours aussi tétanisés et enfermés dans la peur. Le doute de Thomas va permettre un surcroît de foi de sa part et de la part des autres apôtres. Sur l’icône, au-dessus de la porte encore fermée, figure une abside à neuf voussures, comme une coquille renversée : n’annoncerait-elle pas une naissance ? Neuf, c’est le nombre de mois qu’il faut pour qu’une grossesse humaine parvienne à terme. Neuf mois, c’est le temps qu’il faut pour qu’un être nouveau puisse venir au jour. Au-dessus de la porte encore fermée à double tour, cette abside ne serait-elle pas la promesse d’une naissance, celle de l’Eglise enfin libérée de sa peur, prête à accueillir l’Esprit que Jésus a soufflé sur elle afin qu’elle sorte enfin annoncer le Ressuscité ?

Comment annoncer la Résurrection sans faire mémoire de la Passion ?

Si l’Eglise va sortir du cénacle dans le feu de l’Esprit pour annoncer la résurrection, le doute de Thomas lui aura permis de se souvenir qu’elle ne peut le faire sans faire mémoire de la Passion. Le Ressuscité n’aurait pas porté en sa chair transfigurée les stigmates de la Passion, n’aurait-il pas risqué, en effet, de n’être qu’un pur esprit ? Les plaies, certes glorieuses, du Ressuscité sont les gages d’un corps blessé, mais transfiguré. Si, avec Thomas, nous sommes invités à glisser non seulement nos doigts, mais toute notre personne dans le côté ouvert du Christ, alors nous en sortirons vivants et, comme lui, transfigurés, pour annoncer à tous celui qu’ils cherchent depuis toujours.

Fr. François-Dominique Forquin o.p., Aumônier national

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