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En ce mois de juin, où nous célébrons la fête du Corps et du Sang du Christ,

Pauline nous parle de son amour de l’eucharistie :

“C’est au pied de vos tabernacles que mon cœur, desséché par les plus rudes épreuves, a constamment trouvé les forces nécessaires pour en supporter la rigueur ; c’est là que mes combats se sont changés en victoire, ma faiblesse en courage, mes tiédeurs en ferveur, mes incertitudes en lumières, ma tristesse en joie, mes obstacles en succès, mes désirs en volonté, mes antipathies, mes jalousies, mes ressentiments contre le prochain en ardente charité. Mon Dieu ! Que pouvais-je vous offrir pour vous remercier de me permettre de converser seul à seul avec vous dans le secret de votre tabernacle ? Je n’avais que mon cœur et vous me faisiez sentir que vous soupiriez pour le cœur de tous les hommes et pour celui de chacun d’eux, en particulier.”

Pauline Jaricot. Ecrit spirituel. L’amour infini de la divine eucharistie (1822),
Mame, 2005, p. 122 et 70.

Au pied de vos tabernacles mon cœur a constamment trouvé les forces nécessaires

Tout au long de cette année, les paroles de Pauline nous ont introduits à la contemplation du mystère lumineux de l’institution de l’eucharistie. Il n’y a rien d’étonnant à cela, tant Pauline avait une foi profondément eucharistique. C’est dans l’eucharistie, en effet, qu’elle puisait toujours la force d’affronter les difficultés qu’elle n’a pas manqué de rencontrer dans ses différentes entreprises : comment s’en étonner, puisque chaque messe célèbre qu’à travers l’échec apparent de la croix se manifeste la lumière de la résurrection, plus forte que toutes les morts ? C’est cette espérance, célébrée lors de toute eucharistie, qui a donné à Pauline la force de mener tous ses combats intérieurs comme extérieurs et de traverser toutes ses épreuves.

Vous soupiriez pour le cœur de tous les hommes et pour celui de chacun en particulier

L’offrande d’amour que le Christ accomplit en étendant les bras sur la croix révèle non seulement combien il aime tous les hommes et veut les rassembler en un seul Corps, mais aussi combien chacun, unique à ses yeux, est irremplaçable au sein de son Eglise. C’est ce même amour qui a embrasé le cœur de Pauline, lorsqu’à l’âge d’à peine 23 ans, tout habitée par cet immense mystère, elle rédige d’une seule traite et en l’espace d’une seule nuit, un petit livre, longtemps publié anonymement : “L’amour infini de la divine eucharistie”. Elle y livre son amour pour Celui qui se livre sous les espèces du pain et du vin dans le sacrement de l’autel. Si l’eucharistie est l’offrande totale du Christ pour chacun et que le mot « messe” signifie “mission”, alors Pauline, en livrant sa vie pour les pauvres et en fondant la Propagation de la foi pour la mission lointaine, ainsi que le Rosaire Vivant pour la mission prochaine, a parfaitement accompli en sa propre chair le mystère de l’eucharistie qu’elle vénérait tant : on peut dire que sa vie est devenue une eucharistie. Qu’elle nous aide, dans cette célébration, à suivre le Christ qui se donne et à faire de notre vie tout entière, une eucharistie.

Fr. François-Dominique Forquin o.p.
Aumônier national