Chaque mois : le Rosaire en Équipe
Chaque jour : le Livret de Prière Quotidienne
Depuis quelques années, à l’invitation du Pape François, l’Église est invitée, du 1er au 4 octobre, à vivre un temps de prière pour la protection de la création.
Pauline nous parle de la création… et surtout du Créateur :
« Notre cœur ne sait plus rien découvrir, plus rien comprendre des choses de Dieu… Lorsque le soleil précédé d’une brillante aurore s’élève sur l’horizon, ou lorsqu’à la fin de sa carrière, il descend derrière les montagnes, on s’écrie : Ô bel astre, qui peut méconnaître ton auteur ? À la vue d’une prairie émaillée de fleurs, nuancée par mille couleurs diverses, on dira : Ô terre ! Qui peut oublier la main créatrice qui t’a si magnifiquement ornée ? En voyant l’océan, quelques spectateurs admireront la puissance de Celui qui a prescrit des bornes à ses vagues en fureur. À l’aspect du firmament, au milieu d’une belle nuit, un petit nombre éprouvant un sentiment d’admiration, dira : Voûte céleste, brillantes étoiles, vous ravissez mes regards ; qui peut nier l’existence de l’Architecte éternel qui a fait tous ces beaux ouvrages ? »
Pauline Jaricot. Écrit spirituel. L’amour infini dans la divine eucharistie (1822), Mame, 2005, p. 87-88.
Pauline, petite sœur de François d’Assise
Le soleil, les fleurs, la terre, l’océan, le firmament, les étoiles : en s’émerveillant devant les beautés du monde et de la nature, Pauline apparaît ici comme une authentique petite sœur spirituelle du « Poverello » d’Assise. Avec saint François et la bienheureuse Pauline, nous sommes invités à voir la nature comme une création, c’est-à-dire non pas comme une déesse à vénérer, mais comme une créature à respecter. Ainsi contemplée, la nature n’est plus une idole qui arrête le regard sur la beauté de ses paysages, mais une icône, une fenêtre ouverte sur Celui qui l’a faite surgir : le Dieu créateur. Quand Dieu crée, il n’est pas le « Grand Horloger » qui se contente de faire surgir sa création pour aussitôt la laisser se débrouiller. En fait, sans pour autant se confondre avec elle, Dieu demeure secrètement auprès de sa création. En la contemplant, on reconnaît l’empreinte que le Créateur y a laissée en se retirant.
Qui peut oublier la main créatrice ?
Si, à la suite de saint François, Pauline n’aurait pas dédaigné appeler le soleil « frère » et la terre « sœur », c’est qu’en les contemplant, elle reconnaît partager la même condition de créature qu’eux. Comme le soleil et la terre, Dieu ne m’a pas seulement créé au commencement de mon existence, mais il ne cesse de me créer, de me faire exister aujourd’hui. Si Dieu est mon Créateur et qu’il est bien plus grand que moi, il ne cesse cependant de me tenir dans l’existence : la créature que je suis ne pourrait vivre sans être perpétuellement reliée à son unique Créateur. Dès que je l’oublie, je fais œuvre de dé-création. Dès que je m’en souviens et que je mène ma vie dans la douce et discrète présence du Créateur, je parachève avec lui l’œuvre de sa création. En contemplant la merveille que je suis, comment pourrais-je oublier la main créatrice qui me donne la vie, la croissance et l’être ?
C’est alors qu’avec Pauline, je peux prier : « Ô mon Dieu que ton regard créateur creuse un abîme en moi et que ton amour infini puisse s’écouler en moi comme un fleuve pour accomplir ta volonté. Je veux ne respirer qu’en toi, combattre, agir et me reposer en toi, ne vivre qu’avec toi et ne plus voir en moi, que toi seul. »
Fr. François-Dominique Forquin, o.p. Aumônier national